Chapitre III: Monsieur the Cardinal
Néanmoins, comme on les a harangués, la satisfaction et l’admiration unanimement excités par son costume ont été dissipés par ses paroles ; et quand il est arrivé à cette conclusion fâcheuse : “Dès que son illustre éminence, le cardinal, arrive, nous allons commencer”, sa voix a été noyée dans un tonnerre de hululement.
“Commencez immédiatement ! Le mystère ! le mystère immédiatement !” s’écria le les gens. Et surtout les voix, celle de Johannes de Molendino était audible, perçant le tumulte comme la sérénade dérisoire du fifre : “Commencez instantanément”, a crié l’érudit.
“À bas Jupiter et le cardinal de Bourbon !” cria Robin Poussepain et les autres employés sont perchés à la fenêtre.
“La morale, à cet instant même !” répétait la foule ; “à cet instant même ! le sac et la corde pour les comédiens, et le cardinal !”
Le pauvre Jupiter, hagard, effrayé, pâle sous son rouge, laissa tomber sa tonnerre, prit sa casquette à la main ; puis il s’inclina et trembla et bégayait : “Son éminence, les ambassadeurs, Madame Marguerite de La Flandre…” Il ne savait pas quoi dire. En vérité, il avait peur de être pendu.
Pendu par le peuple pour avoir attendu, pendu par le cardinal pour ne pas avoir attendit, il ne vit entre les deux dilemmes qu’un abîme, c’est-à-dire une potences.
Heureusement, quelqu’un est venu le sauver de son embarras, et a supposé la responsabilité.
Un individu qui se tenait au-delà de la balustrade, dans l’espace libre autour de la table de marbre, et que personne n’avait encore aperçu, depuis son corps long et mince était complètement abrité de tout rayon visuel par le diamètre du pilier contre lequel il s’appuyait ; cet individu, nous disons, grand, maigre, pâle, blond, encore jeune, bien que déjà ridé sur le front et les joues, avec des yeux brillants et une bouche souriante, vêtue dans des vêtements de serge noire, portés et brillants avec l’âge, s’est approché de la table de marbre, et a fait un signe au pauvre malade. Mais l’autre était si confus qu’il ne l’a pas vu. Le nouveau venu a fait un pas de plus.
“Jupiter”, dit-il, “mon cher Jupiter !”
L’autre n’entendit pas.
Enfin, le grand blond, poussé par la patience, hurla presque dans son visage,-
“Michel Giborne !”
“Qui m’appelle ?” dit Jupiter, comme s’il s’était réveillé avec un sursaut.
“Je”, répondit la personne vêtue de noir.
“Ah !” dit Jupiter.
“Commencez tout de suite”, poursuivit l’autre. “Satisfais la population, je m’engage à apaiser l’huissier, qui apaisera monsieur le cardinal”.
Jupiter respira de nouveau.
“Messeigneurs les bourgeois”, s’écria-t-il, à pleins poumons devant le la foule, qui continuait à le huer, “nous allons commencer tout de suite”.
“Évoquez Jupiter ! Cives plaudites_ ! Salut à toi, Jupiter ! Applaudissez, citoyens”, ont crié les universitaires.
“Noel ! Noel ! bien, bien”, criaient les citoyens.
Les applaudissements étaient assourdissants, et Jupiter s’était déjà retiré sous sa tapisserie, alors que la salle tremblait encore d’acclamations.
Pendant ce temps, le personnage qui avait si magiquement tourné la tempête dans un calme plat, comme le dit notre vieille et chère Corneille, avait modestement s’est retiré dans la pénombre de son pilier, et aurait sans doute y est resté invisible, immobile et muet comme auparavant, s’il n’avait pas été plumé par la manche par deux jeunes femmes, qui, debout au premier rang des spectateurs, avait remarqué son colloque avec Michel Giborne-Jupiter.
“Maître”, dit l’un d’eux, lui faisant un signe d’approche. “Tenez votre langue, ma chère Liénarde”, dit sa voisine, jolie, fraîche et très courageuse, du fait d’être vêtue de ses plus beaux atours. “Il n’est pas un greffier, c’est un laïc ; il ne faut pas lui dire maître, mais messire”.